jeudi 12 juillet 2012

Lectures de Juin (sobre. efficace. direct)

Je poursuis sur ma lancée de romans récents ou à venir. Alors attention, suis quand même un minimum guidé, un premier écrémage a été fait pour moi par une équipe de libraires de choc, faut pas non plus déconner, je vais pas lire pour lire (enfin c’est déjà ce que je fais pour la Bd, mais c’est professionnel), mes piles en retard sont suffisamment grandes comme ça sans que j’en rajoute et retire à mon temps de lecture. Vos étonnez pas par contre si j’ai pas toujours grand-chose à dire, mes doigts étant engourdis par le froid et mon cerveau pas toujours alerte pendant mes vacances.

Paula Spencer (Doyle) : la suite de La femme qui se cognait dans les portes. Toujours aussi juste et Ken Loachesque.

Les immortelles (Orcel) : récit très gai de prostituées à Port au Prince rempli de rage au ventre et de violence et de survie. C’est épuré et dur, mais c’est beau.

The art of Fielding (Harbach) : L’art du jeu, en français. Très sympa, qu’on aime ou non le baseball, d’ailleurs. Y’a un côté Irving pas désagréable, parfait pour une lecture d’été (enfin quand il se pointera de ce côté nord de l’hexagone).

Sauvez Mozart (Jerusalmy) : parfait exemple d’un texte sur lequel j’ai rien à dire.

Carbon Diaries 2015 (Lloyd) : roman ado/jeunesse qui partait d’une bonne idée (les émissions carbone sont rationnées). Ce qui est bien, déjà, mais pas suffisant.

Prise directe (Colfer) : polar de base basique de pourquoi pas allez

Le retour des tigres de Malaisie (Ignacio Taibo III) : voilà de l’aventure comme on aime (sisi). Le toujours excellent Pablo Ignacio reprend un personnage de légende pour le faire croiser d’autres personnages exceptionnels sur les mers du monde. Non, vraiment, c’est dépaysant et formidablement écrit.

Ouragan (Gaudé) : sujet casse gueule (Katrina et Nouvelle Orléans) avec polyphonie de circonstance, mais qui fonctionne bien. C’est même vachement bien, tiens.

Les trois saisons de la rage (Hadria) : alors oui, c’est bien écrit, très bien construit, on revient 150 ans en arrière du côté de Balzac (ou quelque chose du genre, ma culture en la matière étant limitée), et vraiment honnêtement dans ce genre là c’est parfait. Et parfaitement le genre de truc que j’avais pas envie de lire. Mais ce n’est jamais que moi.

La déesse des petites victoires (Grannec) : ah oui. L’histoire du mathématicien. Excellent roman, qui lui par contre m’a pas ennuyé, sauf les moments façon Tatie Danielle, mais c’est pas très important. L’auteur relate donc la vie de Kurt Gödel, qui fut pote avec Einstein, et qui fut surtout un peu fou sur les bords et plutôt névrosé. Les maths, ça n’a jamais été mon truc, mais j’aime les comprendre, parfois. Et là c’était le cas. Et tout livre qui me fait me sentir intelligent aura forcément ma préférence.

La ballade de gueule tranchée (Taylor) : Traduit par Brice Mathieusent. Ça devrait suffire, comme critique.

Le nom du vent (Rothfuss) : je ne suis pas un expert en littérature fantasy, mais de temps en temps, pour peu qu’elle soit bien écrite et qu’elle se foute pas de ma gueule (j’aime pas qu’on se foute de moi), je ne rechigne pas à me plonger dans une aventure de magie et de farfadets. Bon, là y’a pas de farfadet, mais bien un magicien super fort qui tient à présent un troquet dans le fin fond de la pampa. On revient sur son passé d’enfant super fort lui aussi qui va intégrer une école de gens super forts et dont il va être le plus fort. Ça a l’air de foutage de gueule comme ça, mais en fait super pas. Y’a tous les ingrédients pour faire une vraie bonne histoire de genre (façon Belgariade), en attendant la suite qui arrive là incessamment sous peu.

lundi 2 juillet 2012

Ibn Al Rabin, je t'aimerais même en mec, même en militaire


Ibn Al Rabin (c’est un pseudo) est drôle. Très drôle. Et c’est pas donné à tout le monde, d’être très drôle. Il suffit pour ça d’avoir assisté à quelques mariages pour s’en rendre compte, entre le diaporama, les chansons modifiées et les discours préparés, force est de constater qu’il y a une différence entre un rire forcé (haha) et un vrai rire spontané (uhuhuh maisquilestcon).

Suffit aussi de lire quelques Bds qui se veulent humoristiques, mais n’entrons pas dans ce débat, car la pire question qu’on puisse me poser c’est ‘bonjour, mon père aime l’humour, qu’est ce que vous avez de drôle, sachant qu’il a déjà tous les Profs’. Ils sont néanmoins quelques uns à sortir du lot, et pas que des Suisses amateurs de fanzines, du coup l’horizon se dégage et on va continuer de bien se marrer dans nos chaumières à coups de comment vas-tu yau de poêle ?

Bref.

Ibn Al Rabin, donc.
Il nous revient pour mon plus grand bonheur (j’utilise mon possessif car ils sont sortis pour mon anniversaire, ce que je trouve plutôt chic et teinté de tendresse) en cette fin de premier semestre avec deux ouvrages, dont une patte de mouche chez l’Association (lu rapidos et qui vaut ses 3€). Attardons nous du coup sur celui de l’Atrabile, qui a apporté joie et bonheur et fous rires au sein de mon foyer, qui n’avait pas connu de telles vibrations depuis les dernières Bd de James (Amour, Passion et Cx Diesel et le tome 4 d’Open Space), avec en plus du gâteau d’anniversaire plein la bouche (j’insiste sur ce fait car je viens de passer un cap important dans ma vie, et que mes gâteaux d’anniversaire sont toujours super bons avec beaucoup de chocolat et de glaçage et de moelleux et de bougies).

Bref.

Contribution à l’étude du léger brassement d’air au dessus de l’abîme, comme vous l’aurez deviné depuis, c’est le titre de l’ouvrage en question.qui me fout des larmes au milieu des rires. En fait pas vraiment, mais j’avais envie de citer du Reggiani. Je pense pas avoir prévenu au début, mais cette chronique va être très décousue pour cause d’enthousiasme débridé que j’ai du mal à contenir, et dans ces cas là je réfléchis pas des masses à ce que j’écris et ça donne un peu n’importe quoi. J’espère que c’est communicatif, car là tout de suite c’est tout ce qu’il me reste. Retenons surtout que nous nous trouvons au milieu de rires. Car Ibn Al Rabin est drôle. Très drôle. Il l’avait déjà prouvé dans le parfait Autre fin du monde (épuisé à présent, ce qui est bien dommage), où il faisait étalage de sa maîtrise de la narration et du rythme. Car c’est pas évident de raconter des histoires rien qu’avec du noir et blanc et des petits bonshommes sans cous. D’ailleurs je le soupçonne d’avoir voulu montrer qu’il pouvait aussi dessiner de manière plus traditionnelle (son côté Chris Ware) sur quelques pages dans cette dernière Bd, mais ma foi, ça colle assez bien.

Je vais à présent écourter pour me refaire quelques uns de ses dialogues savoureux (qui en vrai sont surtout à mourir de rire sur place façon Roger Rabbit). Car les occasions de se marrer ne sont pas toujours légion, dans mon rude métier, je vais donc la saisir par le cou.
(non, vraiment, c’est pas facile de faire rire).